Le nom de la race fait référence à l’un des ancêtres du persan, il s’agit de l’angora turc. Cette race, qui proviendrait des frontières de la Turquie et de l’Iran, à savoir la Perse, a donné au persan le gène responsable de son pelage à poils longs. C’est pour cela que le mot « persan » a été choisi pour nommer la race1
Un autre ancêtre présumé serait une race de chat trouvée au Khorassan qui possédait de longs poils gris.Buffon décrit les chats du Khorasan comme des chats qui « ressemblent par la couleur à ceux que nous appelons chats chartreux, et qu’à la couleur près, ils ressemblent parfaitement à ceux que nous appelons chats d’Angora »3. En effet le persan correspondait à l’époque à la variété bleue de l’angora, qui lui était blanc4.
Pietro della Valle aurait ramené en Italie de ses voyages en Perse durant le xvie siècle des chats à poil long qui n’existaient alors pas en Europe2. Ces chats se seraient d’abord reproduits en Italie, puis introduits en France où ils ont été appréciés par les femmes de la bourgeoisie5. L’initiateur de la mode des chats aux longs poils en Europe a été Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580–1637), conseiller au Parlement d’Aix-en-Provence6, qui en introduisit un couple en France2. Il avait fait venir des chats de Damas comme des curiosités7.
Par la suite, la race arriva en Grande-Bretagne où elle connut vite une grande popularité. La mode était à l’exotisme et on l’appela successivement « chat français »8, « chat chinois » puis « chat indien ». On finit par l’appeler simplement longhair (poil long en français), en rapport à sa fourrure.
Dans le courant du xixe siècle, les premiers persans sont créés par croisement des angoras déjà présents en Angleterre avec des chats de type européen. Les objectifs concernant la morphologie et la fourrure auraient été atteints par les Britanniques dès les années 18501.
Les premiers sujets ont été présentés lors de la première exposition féline du Crystal Palace de Londres en 18719. Ils figuraient en exposition à côté des british shorthair dont les Britanniques étaient très fiers5.
À cette époque, un programme d’élevage avait déjà été mis en place par les éleveurs britanniques. On croisa le longhair de l’époque avec le british shorthair8. Il en résulta un chat plus rond. Un long travail fut tout d’abord accompli pour améliorer la qualité du poil et arrondir la silhouette du chat2. Les éleveurs britanniques travaillent par la suite à diversifier les robes : les premiers persans étaient unicolores, mais dès la fin du xixe siècle, les persans particolores (bicolores ou tricolores), tabby, smokes, chinchilla, silver shaded et golden sont présentés aux expositions10. En 1889, le premier standard est établi pour une race désormais nommée per
La popularité de la race gagna rapidement les États-Unis qui continuèrent le travail de sélection mené par les Anglais. Les Américains allèrent plus dans les extrêmes, en arrondissant encore le persan et en travaillant à la diversité des couleurs5. La robe caméo est ainsi créée dans les années 1950 aux États-Unis10. C’est en 1930 que les éleveurs américains parviennent à créer une nouvelle variété de persan : le «peke-face» ou « pékinois » pour les éleveurs francophones11, qui fait allusion à la race de chien pékinois qui a une tête très plate1,2. La création de cette nouvelle variété engendra de nombreuses controverses en Europe dès 19702, d’un côté les défenseurs du type « anglais » et de l’autre les adeptes du type « américain ». Cette polémique concernant ces types de persans existe encore de nos jours.
Les persans unicolores arrivent en France au début du xxe siècle et les premiers élevages commencent durant l’entre-deux-guerres